Fontadam (Deux-Sèvres)
Localisation
:
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Histoire architecturale
:
Une lettre parue dans les affiches du Poitou du 26 novembre 1785, p. 141 donne
les renseignements suivants sur l’état de Fontadam à cette
époque :
“Il ne reste plus des anciens bâtiments que quelques pierres paraissant
avoir formé des murs et qui sont couvertes de broussailles, au milieu
desquelles s’élèvent quelques arbres que le temps a presque
détruits.
Devant la maison, au Sud, était une cour d’environ un arpent; des
pieds des murs à l’Est, sort une fontaine connue sous le nom de
Font-Adam qu’on ne voit jamais tarir, quoiqu’elle ne paraisse pas
couler abondamment...”
Histoire :
Cette celle dut être fondée entre 1140 et 1163. Le lieu marécageux
était peu propice à cette implantation. Aussi la communauté
ne fut jamais nombreuse : trois religieux en 1295. Unie au prieuré de
la Carte en 1317, elle ne fut bientôt qu’une ferme. Des bandes de
soldats licenciés, peut-être des armées du Duc de Berry,
la pillèrent vers 1380 . Fontadam était devenu inhabitable . Ceci
est confirmé par une supplique envoyée au pape Eugène IV
le 1er juillet 1441 indiquant que le prieuré de Fontis Ade est ruinosus
depuis cinquante ans, et que personne ne peut y habiter, et qu’il manque
de l’argent pour exécuter les réparations
Le 11 Novembre 1462, un bail est conclu par Jean Joubert, Prieur de la Carte
et de ses annexes, d’une pièce de terre en bois et en friche dépendant
de Fontadam .
Le 24 mars 1563 la sénéchaussée de Poitiers condamne Rose
Doyneau, veuve de François Doyneau, seigneur de Souline, lieutenant général
du Poitou, au paiement d’une rente de cent sous .
Le 7 août 1568, un bail à ferme est conclu entre le prieur Arnaud
d’Estissac et frère Pierre Baudouin, religieux à la Carte,
des revenus de ce prieuré et de ses annexes dont Fontadam, pour cinq
ans.
Le monastère de la Carte dont Fontadam dépendait fut donné
à la Compagnie de Jésus de Poitiers, par le général
Rigaud de Lavaur en remerciement de services que la Compagnie avait rendu aux
Grandmontains. Un brevet du Roi en date du 28 octobre 1605 complèta cette
libéralité en abandonnant aux Jésuites la mense priorale.
Ils en prirent possession le 30 avril 1607, moyennant le versement annuel d’une
redevance de 120 livres que le prieuré de la Carte versait au chef d’Ordre.
Cette redevance fut versée au Collège Mignon jusqu’en 1769.
Un procès survint peu après entre le fermier de Fontadam et les
nouveaux propriétaires. Le fermier prétendait ne devoir la ferme
qu’au seigneur du lieu, Messire Emery de Barbezières, seigneur
de la Roche Chemeraud et comte de Civray, qui s’était rendu, soi-disant
acquéreur du lieu de Fontadam, par une vente des biens ecclésiastiques
faite avec la permission de sa Sainteté, et par l’ordre de sa Majesté.
Devenu veuve sa femme Claude de l’Aubespine, usufruitière du bien,
voyant le peu d’intérêt qu’elle avait à conserver
ce bien, demanda à son fermier de laisser la jouissance du bien aux Jésuites.
Elle confirma par un acte son désistement sur ses prétentions
le 3 février 1611 .Dans un bail passé par les Jésuites
en 1692, le domaine de Fontadam était décrit dans ces termes :
“Le lieu de Fontadam dépendant du prieuré de la Carte consistant
en bois taillis, près, terres, eaux, pêcheries, cens, rentes, devoirs,
dîmes, terrages, rentes et honneurs, droits de levage de chail servant
aux meulanges qui se lèveront de la dite terre et généralement
tout ce qui dépend de la dite terre”.
Le 7 juillet 1791, les biens dépendant de l’ancien prieuré
sont vendus aux enchères par l’administration du district de Melle
avec la désignation suivante :
“Cinquante boisselées de terre en pré et pacages, closes
de haies et murs de pierres sèches, situées près de la
fontaine de Fontadam; une autre pièce de terre d’environ 18 boisselées,
partie taillis, partie pâtis, appelé le Grand Taillis; une troisième
pièce d’environ 20 boisselées sur laquelle était
bâti le ci-devant monastère de Fontadam, et une quatrième
pièce de soixante boisselées environ, partie en bruyère,
partie en bois, touchant les précédentes, le tout dépendant
des cy-devant jésuites et situé sur la paroisse de Caulnay”.
L’adjudication fut faite au prix de 14.100 livres.
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