Dive ( Deux-Sèvres) - celle n°115
La salle capitulaire |
Cette celle se trouve sur la commune de Saint Martin de Macon, à 2 k à l'Est. De l'église, seuls subsistent les murs de la nef. Salle capitulaire originale. Propriété privée. Pour plus amples renseignements consulter les "Cahiers Grandmontains" n°16. |
Le bâtiment Est et la nef. |
Vestiges :
L’église
L’église est l’une des plus tardives de l’Ordre, avec
celles de Thiers et de Bussy; elle est de style gothique angevin. Malheureusement
son ancien propriétaire en voulant récupérer les ardoises
de sa toiture pour couvrir ses autres bâtiments, a livré ainsi
les voûtes aux intempéries, et elles se sont très rapidement
écroulées. Ce drame désolant est relativement récent,
car le Dr Grézillier et M Jean-René Gaborit vers les années
1960, avaient pu contempler la voûte complète de la nef.
Le Dr Grézillier écrivait :
“Le portail a disparu, il a été remplacé par une
porte de grange.
La nef est à deux travées de 5m de long sur 6m de large. Elle
est voûtée en croisée d’ogives, dont les nervures
retombent sur des culots à masques humains. La porte des moines se trouve
dans la deuxième travée au sud. Le décrochement est de
0,30 m de chaque coté. Le sanctuaire ne comprend plus qu’une travée
droite de deux mètres de long. Elle est voûtée de croisée
d’ogive comme la nef. L’abside semi-circulaire a disparu, elle a
été remplacée par un mur plat. Les nervures semblent indiquer
le XVème siècle. On ne peut cependant admettre qu’un revoûtement
soit intervenu après 1317, date ou la conventualité cessa.
Dans la travée du choeur, au Sud, une piscine en tiers-point de un mètre
de large est à angle chanfreiné. Elle est équipée
de deux cuvettes. Lui faisant face, une armoire eucharistique de même
forme, et de même dimension .
De son côté M J.R Gaborit qui avait vu Dive à peu près
à la même époque écrivait :
A Dive l’architecte a greffé sur le plan habituel des églises
grandmontaines une voûte sur croisée d’ogive, dont les nervures
retombent sur de courtes colonnettes posées à trois mètres
du sol, sur des culots ornés de têtes ou de grotesques. Le sanctuaire
ayant en majeure partie disparu, on ne peut savoir quelle solution avait été
adoptée pour la partie ronde, mais une travée très étroite
voûtait la partie la plus rapprochée de la nef. L’implantation
des culots et un amincissement extérieur des murs au niveau des supports
de la voûte permettent de supposer qu’il y a eu une modification
du projet primitif, et que cette église, ne fut sans doute achevée
qu’au milieu du XIIIème siècle, fut prévue avec une
voûta plana et couverte finalement selon un procédé moins
anachronique” et dans un renvoi de bas de page il précise sa pensée
:
“Il s’agit plutôt d’un changement en cours d’exécution
que d’une reconstruction, car on ne distingue à l’intérieur
aucune reprise des parements. On peut cependant s’étonner de voir
l’un des culots placés juste au-dessus d’une porte. Il est
d’ailleurs probable qu’au milieu du XIIIème siècle,
une voûte sur croisée d’ogive de moyenne portée était
d’un moindre coût qu’une lourde voûte en berceau brisé,
qui exigeait une quantité de matériau et d’échafaudages
beaucoup plus importante. ”
Depuis leurs visites le voûtement de la nef s’est effondré,
et il ne reste plus que les deux murs gouttereaux Nord et Sud, jusqu’à
la naissance de la voûte. Le pignon Ouest a été détruit.
Le bâtiment Est.
A la jonction avec l’église, le passage du cimetière, voûté,
a subi quelques remaniements, en particulier l’ancienne porte donnant
à l’Est a été remplacée par une grande fenêtre
surmontée d’une petite fenêtre rectangulaire inscrite dans
une arrière voussure ogivale à large embrasure intérieure.
La salle capitulaire possède de très belles voûtes en croisées
d’ogives sans pilier central. Les nervures moulurées retombent
le long des murs, reposant sur trois colonnettes côté Ouest, et
sur quatre colonnettes côté Est, constituant ainsi trois travées
dissymétriques. La travée centrale, à trois demies-nervures,
possédait une clef de voûte avec une main bénissante .
Toutes les colonnettes comportent des chapiteaux à feuilles d’eau
souvent très mutilées.
La salle capitulaire est éclairée à l’Est par trois
grandes fenêtres à large embrasure intérieure, qui ont été
toutefois modifiée (agrandissement des ouvertures).
La salle capitulaire s’ouvrait à l’origine sur le cloître
par deux grandes baies, aujourd’hui bouchées, mais toujours soulignées,
chacune par leur arcature, sous un grand arc de décharge mouluré
reposant à chaque extrémité sur un tailloir en forme de
coussin engagé. A noter que ces baies étaient symétriques
par rapport à l’axe de la salle capitulaire . La porte et la fenêtre
actuelle sont de création récente.
M. Alain Delaval fait une supposition qui paraît juste sur l’étrangeté
de cette salle :
“Cette construction très maladroite, s’explique par la contradiction
qu’il y avait à voûter de façon orthogonale une salle
ayant trois ouvertures à l’Est et deux à l’Ouest.
Or si l’on observe le jointoiement des embrasures des baies orientales,
on lit clairement une reprise d’une grande gaucherie sur les jambages
portant les départs d’ogives; en outre, les voûtains ne s’accordent
pas avec les formerets des baies, qu’ils noient par ailleurs entièrement
dans les jambages. Il est clair qu’il y a eu là une modification
du voûtement. Cette modification doit avoir été causée
par une autre modification, celle des ouvertures sur le cloître. En effet,
les deux baies occidentales, murées, sont prises sous une grande arcade
surbaissée. Nous émettons l’hypothèse qu’à
l’origine, se trouvait sous cette arcade trois baies géminées,
la porte au milieu, comme c’est le cas à St Michel-de-Lodève
ou Comberoumal. Dans ce cas, il se pourrait que la voûte originale ait
été une voûte centrée à douze quartiers, comme
celle du grand-Bandouille, dont on conserverait, comme une sorte de fossile,
les formerets orientaux .
De son coté M Jean-René Gaborit écrit :
“On pourrait schématiser cette voûte par les lettres XVX.
Les nervures très minces ont une section de même forme que celle
qui soutiennent la voûte de l’église “
Faisant suite à la salle capitulaire, la grande salle des moines (6m
x 15m) comporte trois travées , voûtées en ogives et séparées
par des arcs doubleaux. Ceux-ci, biseautés comme les arcs formerets,
descendent jusqu’au sol. Chacune des travées était éclairée
par une lancette largement ébrasée à l’intérieur.
Les deux premières travées ont été renforcées,
côté Est, par une maçonnerie encadrant chacune des fenêtres.
La porte d’accès au cloître, côté Ouest, est
en position centrale. La grande porte, côté Sud, a disparue, ayant
été remplacée par une imposante cheminée. Une petite
salle carrée succède à la salle des moines pour terminer
le bâtiment Est. Elle semble d’origine, et pouvait supporter, comme
à Comberoumal, une terrasse prolongeant le dortoir à l’étage
où se trouvaient les latrines. En effet, le renforcement de la muraille
s’interrompt à la hauteur de l’étage, formant un rebord
. Il semble que ce type de salle soit fréquente lorsque la salle des
moines s’ouvre au Sud, pour constituer un sas au cellier, afin de le protéger
des chaleurs de l’été.
On accède à l’étage par un escalier extérieur,
sans doute d’origine. Le palier a été couvert au XVème
siècle par un appentis en pierre.
Le grand dortoir a été partagé en plusieurs salles pour
servir d’appartement. A son extrémité Nord, il n’existe
pas ici de pièce voûtée habituellement située au-dessus
du passage du cimetière, ce qui est unique dans l’architecture
grandmontaine. Certes, un mur de séparation (aujourd’hui détruit)
avait été construit pour isoler du grand dortoir une pièce
à cet emplacement, mais il semble tardif puisqu’il obstruait une
fenêtre d’origine aussi bien à l’Est qu’à
l’Ouest. On note dans le mur Nord le percement d’un escalier, qui
permettait l’accès au-dessus de la voûte de l’église,
sans doute pour visiter le clocher.
Le dortoir était éclairé à l’Est par douze
fenêtres, et à l’Ouest par six fenêtres. Ces fenêtres
à large embrasure intérieure possèdent chacune un linteau
droit. L’extrémité Sud du dortoir a été prolongé
par une salle construite sur l’ancienne terrasse. Elle possède
une belle cheminée du début du XVIème siècle, qui
a été établie à l’emplacement de l’ancienne
porte du dortoir donnant sur la terrasse. D’ailleurs on peut voir à
côté la trace d’une ancienne petite fenêtre à
embrasure symétrique, aujourd’hui bouchée. La différence
d’appareillage et d’épaisseur des murs, permet de constater
aisément la disposition ancienne .
Il ne reste rien du bâtiment Sud, une construction récente ayant
été établie à son emplacement.
Si le bâtiment Ouest a également disparu, on note toutefois dans
le mur Ouest du dortoir la porte de communication avec l’étage
de ce bâtiment, et une partie du mur du pignon Ouest avec un four.
Histoire :
Le Petit Bandouille sur Dive fut la fondation la plus tardive de l’Ordre,
hormis Thiers et Bussy. Elle dut être fondée par Jean David, chapelain
de St-Médard de Thouars en 1226. Elle reçu notamment du vicomte
de Thouars, Hugues Brun, Comte de la Marche, le lieu à perpétuité
et en franche aumône ; d’autres personnes, comme Regnauld de Missé,
valet, lui donna une maison sur les bords de la Dive, une rente de 4 sols, et
autres dons . Dive, dont les bâtiments étaient récents et
assez vastes fut unie en 1317 à Bandouille dont les bâtiments étaient
plus petits et plus anciens. Tous deux furent unis au chef d’Ordre en
1343 . Cette union fut accordée moyennant que le nombre des religieux
et le service divin n’en souffrissent pas. La conventualité dut
rester un certain temps après la première union . C’est
à Dive que fut élu le Général Pierre de Brussac,
prieur de Vincennes, en 1431, en concurrence avec Guillaume de Fumel élu
irrégulièrement à Grandmont.Ce début de schisme
fut vite éteint par le décès de Pierre de Brussac, et la
confirmation de Guillaume de Fumel par le Pape Eugène IV. Au XVIème
siècle Dive n’a sans doute plus de conventualité, et en
1598, l’Abbé François Marrand loue à bail à
un parent, Claude Marrand, sieur de la Croix originaire comme lui de Rancon,
les prieurés des Bronzeaux, du grand et petit Bandouille, et de Barbetorte
à partir de “la Saint-Michel prochaine ”.
Le 15 Mars 1644, l’Abbé Barny loue devant notaire, moyennant une
rente de mil vingt livres annuelle, le Petit Bandouille au sieur André
de Châtillon , seigneur Baron d’Argenton . Cet acte donne la description
de l’état du prieuré a cette époque :
“que la-dite terre, fief et seigneurie dudit petit Bandouille a esté
cy-devant usurpée sur ladite Abbaye de Grandmont, pour raison de quoy,
ledit Révérendissime Abbé a esté obligé de
faire donner arrest contre ceux qui possédaient, nonobstant lequel, bien
que donné il y a trois ans, il n’en aurait pu jouir, et aussi que
lesdits lieux sont en ruine totale, les maisons et métairies et chapelle,
toutes par terre. Les bois, vignes, prés en ruine, et que ladite terre
n’a cy-devant esté assencée par les prédécesseurs
dudit Révérendissime Abbé Général à
plus haut prix qu’à la somme de deux cents livres... ”
Mr de Châtillon, l’a ensuite recédé à Mr de
Latouche pour la somme de 1020 livres par an payable par moitié à
la St Jean et Noël 1656 ; puis M de Latouche recéde la jouissance
à Isaac Fouquet, sieur de Beaurepaire.
Le 1er juin 1669 Dom Alexandre Frémon demande une requête contre
René Scopillon tuteur et curateur des enfants mineurs du défunt
Isaac Fouquet, Sr de Beaurepaire, pour qu’il soit condamné à
lui payer en denier ou quittance valable vingt neuf livres provenant d’une
transaction portant sur une rente de 1020 livres faite le 15 mars 1644. La requête
en outre demande la restitution des papiers et titres du prieuré, et
que le dit Scopillon jure par serment qu’il n’en retient aucun.
Le 16 Mai 1680 l’arrêt de réunion à perpétuité
du Petit Bandouille à l’Abbaye de Grandmont est prononcé
contre les héritiers d’Isaac Fouquet, Sr de Beaurepaire .
Dans une déclaration des cens et rentes du 14 septembre 1695, le petit
Bandouille est déclaré affermé pour la somme de 500 livres.
Une déclaration de l’Abbé de la Guérinière
à l’Assemblée générale du Clergé de
France tenue en l’année 1730 nous donne la situation de la correctorerie
de Dive unie à Grandmont :
“Des biens et revenus qu’il possède à cause de la
corrrectorerie de Dives, alias Bandouille, située au dit diocèse
de Poitiers, unie à perpétuité depuis 1338 à la
dite abbaye chef d’Ordre de Grandmont.
Les dits biens et revenus consistent en une église voûtée,
couverte d’ardoise et assez spacieuse; en trois autres corps de logis
d’anciens bâtiments qui composaient autrefois les réfectoires,
le chapitre, le dortoir et toutes les commodités d’une communauté,
avec son cloître quarré dans l’interstice de l’église
et de ces trois corps de logis.
en une basse-cour garnie de granges, étables et autres bâtiments
nécessaires pour une métairie de quatre boeufs.
en un jardin avec un clos anciennement planté en vigne, et à présent
en terre labourable renfermée de murs
en des marais, bois taillis et quelques terres labourables.
en un bordage situé à la Bandouillerie paroisse de Cursay composé
de quelques terres situées dans un très mauvais fonds, duquel
bordage dépendent nombres de bâtiments avec une fuye qui est dans
une totale ruine, y aient plus de cinquante ans qu’elle est abandonnée....
En cens, rentes, devoirs nobles féodaux et fermiers, dîmes, quarts,
même ceux de Chavigny, droit de pacage dans les marais communs de la dite
paroisse de Macon, droit de prestation, droit de retenues féodales, de
lods de ventes, de rachats, d’aubêmes, et généralement
avec tous autres droits seigneuriaux et féodaux.
Le tout affermé sans aucune réserve depuis de longues années
par différents baux consécutifs à Pierre Bassereau, laboureur
qui d’abord augmenta cette ferme de mil trente livres à douze cents.
Par le second bail de douze cents livres à quatorze cents livres; par
le troisième de quatorze cents livres à seize cents, et enfin
par le dernier passé devant Renault et son confrère notaires de
la ville et duché pairie de Thouars le six octobre mil sept cent vingt
trois”.
Un terrier du 28 septembre 1731 nous apprend que le prieuré possédait
des bénéfices sur les terres des Champs Pullant, la Rouère,
la petite Nouë, les Grands Champs, le Marais et les caves de Bandouille
(vignobles). En outre le prieuré recevait pour une maison au village
de Limon sur la paroisse de Cursay, une redevance annuelle de huit boisseaux
de froment plus deux chapons, payable à la St Michel. Elle comprenait
une chambre haute, et une basse, une cour avec appentis, un jardin.
Dans un terrier du 22 janvier 1742 on relève que le prieuré de
Dive possédait deux maisons à Thouars.
La première “où pend l’enseigne le Cheval Blanc joignant
d’une part au jardin de la dame veuve du Sr Drouineau, et par le devant
à la rue Grignete qui va à l’église St Médard.
Elle était louée au sieur Jacob Cochard, marchand, pour une rente
foncière annuelle perpétuelle de 30 sols, payable à la
Noël. Elle possédait deux chambres hautes, un jardin, un cellier.
La deuxième “l’autre maison située en la grande rue
de Thouars, consistant en boutique, cave, cellier, chambre basse, haute chambre,
grenier au-dessus, tenant d’une part à la maison des héritiers
du Sr Nicollet, d’autre à la maison de M. René Mineault,
dr en médecine, et par derrière à la maison du Cheval Blanc.
Le Petit Bandouille fut affermé à Louis Bassereau et Marie Hublet,
sa mère, pour 9 ans, commencé à la Notre-Dame de Mars 1746
pour 1700 livres par an .
Gasnier chanoine de St Martin de Tours, co-décimateur avec Mr de la Maison
Rouge du Petit-Bandouille, lui écrit pour lui réclamer le remboursement
de sa quote-part des sommes dues pour divers travaux (1756):
“En 1752 nous ordonnâmes la donne de vases sacrés, nous avons
fait remettre un tyran à la charpente sur le choeur, et raccommoder les
vitraux, et le clocher, tout entier à la charge des décimateurs...”
.
Le curé de Macon qui dessert Dive demande aux deux décimateurs
“la fourniture d’un antiphonaire, d’un psautier, d’un
ornement violet, et d’un pied d’argent pour le ciboire. Nous avons
tout commandé, et seront livré sous quinzaine...” . Ce qui
prouve que le service divin a été jusque là maintenu.
Cette même année, 1756, Le prieur Dom Amiraut, écrit du
Breuil-Bellay le 29 Mars 1756 à l’Abbé de la Maison-Rouge
:
Monseigneur,
J’ai reçu hier avec la plus parfaite satisfaction la lettre que
vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 14 de ce
mois....
A l’égard du petit-Bandouille j’ai déjà fait
trois voyages, depuis trois semaines au sujet du procès-verbal de l’état
des lieux, lequel procès-verbal s’est fait à l’amiable
pour éviter des frais considérables. Suivant ce procès-verbal
il en coûtera à Bassereau (le fermier) plus de 100 pistoles, pour
remettre les lieux en état, suivant les conditions des baux faits, tant
à lui qu’à ses auteurs. Mais outre ces frais qui ne regardent
que les fossés autour des terres, des prés, des paturaux et des
jardins. Les couvertures, le carrelage, et les vitres se trouvent J’y
ai envoyé des charpentiers pour débiter les arbres que l’ouragan
de 1751 avait jeté à terre, et qui ont été visité
depuis trois mois par le Garde général des Eaux et forêts
de Poitiers, conformément à la requête que vous avez présenté
à Mr de Bazancourt. Il y aura plusieurs de ces arbres qui seront bon
qu’au feu, faute d’avoir été débité
assez tôt; Mais l’on tirera des autres tout le parti qu’on
pourra. Je compte retourner sur les lieux pour faire un devis de réparation
qui sont à faire au prieuré du Petit Bandouille, que dans la métairie
qui en dépend, et avant de les faire faire, j’aurai soin de vous
en envoyer le détail.Ce qui est certain c’est que les lieux sont
très endommagés, et l’on ne peut en accuser Bassereau, les
ayant constaté par un procès-verbal de 1709.
Je ne puis exprimer ma surprise sur le parti que vous prenez avec Dom Vitecoq.
Si les choses se terminent de la façon que vous me le marquez...
Puis comme nous l’avons vu dans l’étude sur le prieuré
de Bandouille, l’abbé Mondain de la Maison-Rouge qui avait réussi
a récupérer la mense priorale s’en verra dessaisi par Mgr
Loménie de Brienne. Ce dernier la donna à Dom Daguerre, en remerciement
de ses bons offices !
Le service religieux dut cesser à cette époque, or qu’on
le veuille ou non, la raison d’être d’une communauté
monastique étant le service liturgique avant d’être l’exploitation
de propriétés, Dive ne servant plus à un usage monastique,
devint pour Dom Daguerre qu’un bénéfice à exploiter,
sans contrepartie d’entretien.
Par arrêt du 11 janvier 1780, le sieur Daguerre de Nangis, put procéder
à la coupe des bois dépendant de son bénéfice...
“pour la réédification totale du cancel, choeur et nef de
l’église de Chiché ”.
Puis en 1780, la permission est donnée au Prieur, le Sieur Daguerre,
de couper 82 arbres dans sa coupe de l’année pour la construction
de deux ponts en bois servant de communication pour l’exploitation des
terres au petit Bandouille :
“Au prieuré du petit Bandouille, où nous avons été
conduit sur les deux ponts qui traversent la rivière la Dive, pour servir
de communication dudit prieuré aux pacages qui en dépendent, lesquels
ponts nous avons trouvé absolument ruinés et impraticable. Nous
pensons que cette seule réparation coûtera 1500 livres. Nous sommes
ensuite allé dans la grange principale de la ferme dudit prieuré,
que nous avons trouvé dans un tel état de dégradation,
qu’il est à craindre qu’elle ne passe l’hiver. Ce second
objet de réparation coûtera au moins encore 1500 livres .En attendu
que ces deux objets absorbe le produit du bois, et sont le plus essentiel, nous
avons cru superflu, d’en constater d’autres, qui nous ont paru en
très grand nombre dans ce prieuré”
Le 14 juillet 1781, Le sieur Daguerre de Nangis, titulaire du prieuré
du Grand et Petit Bandouille, la Meilleraye et Rocheservière, demande
au Conseil la permission de disposer des baliveaux au-dessus de 40 ans. Elle
lui fut accordée le 8 Juillet 1783, toujours en vue des réparations
à exécuter à l’église de Chiché. Nous
perdons la trace du sieur Daguerre, car ce fut le curé de Chiché,
Louis Dubois, qui obtint le bénéfice de Bandouille, par brevets
en date du 25 mai 1788. En même temps, Dom Muret, prieur de l’Abbaye
de Grandmont, fut pourvu de celui de Dive .